CHRISTOPHE COLOMB n'a pas découvert l'Amérique

 


Auteur : Kåre Prytz
Traduction : Adaptation française : Eva Berg et Vincent Fournier.
Titre original : Vestover før Columbus, 1990.
1ère édition : octobre 1992.
ISBN : 978-2-88329-016-4
Format : 12x20
Pages : 182
Prix : 15.00 €

Résumé du livre : Cinq cents ans séparent la découverte et l’exploration du Nouveau Monde en l’an mil par Leiv Eriksson, un Viking norvégien fixé au Groenland, du premier voyage de Colomb en 1492. Cinq siècles pendant lesquels les colons groenlandais ne cessèrent d’aller au Vínland – le Pays bienheureux – pour y chasser, chercher du bois et même pour s’y installer. Bien qu’il n’y ait pas eu de colonisation officielle, la toponymie va garder longtemps la mémoire des pionniers norvégiens : lorsqu’au début du XVIème siècle, les puissances européennes se partagent le grand continent de l’Ouest, les terres qui s’étendent entre la rive sud de l’estuaire du Saint-Laurent et le Golfe du Maine s’appellent encore Norumbega – Norvège.
En utilisant les connaissances et les méthodes d’investigation les plus récentes, Kåre Prytz a tenté de constituer l’histoire, pleine d’ombre et de lacunes, du Vínland et de Norumbega et de trouver une certaine cohérence entre des témoignages disparates, rares, largement séparés dans le temps : outre quelques vestiges archéologiques, quatre sagas islandaises, la relation d’une expédition au Canada de 1360 à 1364, Inventio Fortunatae dont quelques fragments sont précieusement conservés au British Museum et, surtout, une carte de 1424 sur laquelle Colomb a probablement repéré le but, jalousement caché, de son projet de voyage : les « îles » touchées au début du second millénaire par les navigateurs norvégiens.

Presse : Le nouveau monde des Vikings
Est-ce vraiment le mystérieux Génois qui a « découvert » en premier l’Amérique ? Des historiens modernes rappellent que des navigateurs groenlandais l’avaient fait un demi-millénaire avant lui.

Depuis un lustre, plusieurs Etats et cités des deux bords de l’Atlantique ont préparé, à grands frais, cette grand-messe jubilaire qui a lieu aujourd’hui, et qui veut entériner la thèse selon laquelle le premier navigateur européen qui a aperçu l’Amérique était Christophe Colomb. Pour les cérémonies du Jour J, de même que pour la plupart des manifestations préliminaires qui l’ont annoncé, on a fait appel moins souvent aux historiens qu’aux concepteurs de foire, aux metteurs en scène, aux cinéastes. Mais, depuis plus longtemps sans doute, Kåre Prytz, […] a entrepris de reconstituer, à l’aide de méthodes d’investigations récentes, l’épopée longue (de l’an mille jusqu’au milieu du XIVe siècle) des marins norvégiens du Groenland au pays béni du Vínland, appelé encore Norumbega , c’est-à-dire « Norvège ». C’était le premier nom de l’actuelle Nouvelle-Angleterre. Prytz s’est fondé principalement sur le témoignage précieux de quatre sagas scandinaves qu’il a comparé à celui des relations de voyage d’autres voyageurs et au dernier état des recherches archéologiques américaines dans la région. Cela fait l’objet d’un livre intitulé Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique qui paraît ces jours aux Editions Esprit Ouvert. Selon ces sagas, ces navigateurs groenlandais originaires de Norvège avaient poussé loin l’exploration des mers pour approvisionner leur pays en bois. Durant trois cent cinquante ans, ils effectuèrent des allers-retours réguliers, souvent périlleux entre les confins de l’Arctique et l’Amérique. Ils croyaient que la côte du Vínland (« terre du vin » […]) s’infléchissait vers l’est au fur et à mesure qu’on descendait vers le sud, et qu’elle rejoignait le continent africain… C’est la peste noire, au milieu du XIVe siècle, qui aurait mis un terme à ces voyages.

Des Peaux-Rouges blancs…

Les premiers conquérants du Nouveau-Monde, et Colomb en premier, furent étonnés d’y trouver des Indiens « aussi blancs qu’on peut les voir en Espagne », et qui avaient « des mœurs européennes ». Dans les années soixante, une pièce de monnaie norvégienne, datant du roi Olav Kyrre (1065-1080), a été dénichée dans le Maine. Enfin, le professeur Kåre Prytz tend audacieusement à démontrer que ce dernier était parfaitement conscient de n’être pas le premier à découvrir ce continent. Colomb était, selon lui, un homme intelligent mais rusé. Il comprit, écrit-il que « l’Amérique se trouvait dans la situation singulière de ne pas avoir de propriétaire. « Aussi étrange que cela puisse paraître, poursuit-il, personne avant 1492 n’a revendiqué la découverte de l’Amérique, alors que tous les marins connaissaient l’existence de cette terre. »
Avant de se lancer dans son fulgurant projet, le Génois serait entré en possession de documents précieux qu’il s’est toujours gardé de révéler : une relation de voyage datant de 1360, et une carte établie en 1424 sur laquelle figurent les « îles » touchées vers l’an mille par les navigateurs scandinaves. […]

Gilbert Salem
24 heures, 12 octobre 1992