Chaque mot est un cri

 


Auteur : Olly Ritterband
Traduction : Traduit du danois par Olivier Gouchet
Auschwitz 1944-1945 -
Préface de Simone Veil -
Titre original : Et ord er et skrig, 1998 -
1ère édition : 2003
ISBN : 978-2-88329-054-7
Format : 12x20
Pages : 96
Prix : 12.20 €

Ce livre est inscrit au programme d'histoire contemporaine des lycées danois.

Résumé du livre : « Feuillets de ma mémoire…
Je suis détenue dans le camp d’extermination allemand d’Auschwitz.
Je porte le matricule A-11684 tatoué sur le bras.
J’essaie de garder espoir.
Mes pensées reviennent à ma ville natale en Hongrie. C’est là que j’ai vécu en sécurité avec mes parents et mes frères et sœurs. Mais le 3 mai 1944, tôt le matin, on est venu nous chercher, ainsi que les autres familles juives de la ville. »

Entourée de ses proches, Olly vit une enfance et une jeunesse heureuse dans la petite ville de Miercurea-Niraj, en Transylvanie. Mais, alors qu’elle vient d’avoir seize ans, la guerre éclate et son pays connaît les pénuries, la faim, la peur. Un jour de mai 1944, sa vie bascule dans l’horreur. On vient chercher sa famille, ainsi que tous les autres Juifs de la ville, pour les déporter vers les camps de la mort. A Auschwitz, au beau milieu de l’enfer, Olly commence son journal…

Préface de Simone Veil : Si Olly Ritterband peut écrire que « chaque mot est un cri », c’est d’abord parce qu’elle a su transformer les cris en mots – cris des déportés qu’on fait monter dans les wagons à bestiaux, plaintes des détenues battues, pleurs des familles séparées à jamais. De ces cris, du hurlement de la souffrance, elle a fait un livre. Un livre humain et terrible, simple et profond, un livre pétri de douleur et de souffrances, les siennes et plus encore celles de tous les autres. Au printemps et à l’été 1944, quatre cent mille Hongrois furent déportés et broyés par la machine de mort nazie ; c’est au début du mois de mai 1944 que la jeune Olly Ritterband fut arrêtée avec sa famille et envoyée de sa ville natale en Hongrie au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Ce que raconte Chaque mot est un cri est aujourd’hui connu grâce aux récits de survivants et aux travaux des historiens ; pourtant, en lisant de tels témoignages, on ne cesse de découvrir que la réalité vous échappe, tant elle reste inconcevable pour ceux qui ne l’ont pas vécue. On revit, avec Olly Ritterband, l’arrestation, l’arrivée au camp avec la confiscation des vêtements, remplacés par des hardes ou des robes rayées, la tonte des cheveux et le tatouage du numéro qui se substitue désormais à votre identité, toutes mesures destinées à vous humilier. Mais le pire est surtout la disparition des enfants, des personnes âgées et des malades, dont on apprend très vite que, dès l’arrivée, ils ont été exterminés dans les chambres à gaz. Pour ceux qui ont, par exception, été admis dans le camp, ce sera ensuite l’anéantissement progressif par la faim et la privation de sommeil, l’attente sous un soleil de plomb, ou sous la pluie, l’univers de cris et de violences, les épidémies, l’angoisse permanente d’une sélection inopinée et aussi les trains qui, chaque jour, se succèdent avec leur contingent de nouvelles victimes. […]
Sous la simplicité du récit affleurent les vérités profondes de la Shoah : l’avilissement et l’extermination de plus de six millions de Juifs, barbarie perpétrée au nom d’une idéologie fondée sur la haine raciale. Hongroise, déportée en Pologne par l’Etat allemand, où furent exterminés des Juifs et des Tziganes originaires de tous les pays d’Europe, Olly Ritterband, qui vit maintenant au Danemark, a été victime d’une tragédie dont les Européens se doivent de porter le poids et de ne pas oublier. Puisse l’histoire d’Olly les y aider.

Paris, 15 janvier 2003